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Mis à jour le 15 décembre 2025
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publiée le 15 décembre 2025
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Cancérologie : l’activité physique adaptée, pilier essentiel du parcours de soins

Bouger est un geste essentiel non seulement pour mieux vivre, mais aussi pour mieux combattre le cancer. L’idée que le repos est le seul remède est dépassée. Aujourd’hui, l’activité physique adaptée (APA) est reconnue comme un soin de support indispensable pour traverser l’épreuve du cancer. Cet article détaille pourquoi cet accompagnement est clé pour réduire la fatigue, mieux tolérer les traitements et aider les patients à devenir acteurs de leur propre santé.

Cancérologie : l’activité physique adaptée, pilier essentiel du parcours de soins

L’activité physique adaptée en cancérologie : un programme sécurisé sur mesure

L’APA est bien plus qu’une simple recommandation de bouger : c’est un programme de soins de support sur mesure qui accompagne les patients du diagnostic jusqu’à l’après-cancer. Loin de toute idée de performance ou de sport intensif, l’APA est pensée pour chaque patient, en tenant compte de son état de santé, de ses traitements et de ses besoins nutritionnels.

Un professionnel qualifié accompagne les patients

L’APA regroupe des activités physiques et sportives encadrées par un professionnel : l’enseignant en activité physique adaptée dont le rôle est d’adapter l’activité (nature, intensité, durée, fréquence) aux capacités de chacun.

Anaëlle Papin, enseignante en activité physique adaptée au CH Le Mans, travaille en lien étroit avec l’équipe soignante et les soins de support pour garantir une pratique bénéfique et sans danger.

« En activité physique adaptée, nous évaluons les capacités physiques du patient lors d’un bilan initial (force, endurance, équilibre). Nous nous servons de ce bilan pour concevoir un programme en adéquation avec ses capacités physiques, son état clinique, ainsi que ses attentes et objectifs. Au fur et à mesure des séances, nous suivons l’évolution pour adapter l’intensité. »

Des activités douces et variées pourront être proposées parmi lesquelles : gymnastique douce, réentrainement à l’effort sur ergocycle, ou jeux de ballons modifiés.

Les bénéfices de l’APA sont aujourd’hui prouvés scientifiquement et reconnus par les autorités de santé comme un véritable soin oncologique de support.

Un impact majeur sur la qualité de vie et la tolérance aux traitements

L’activité physique est la méthode la plus efficace pour réduire la fatigue liée au cancer et à ses traitements. Même en période d’épuisement, une activité douce et régulière permet de retrouver de l’énergie et de la vitalité. Être physiquement actif aide le corps à mieux supporter la chimiothérapie, l’hormonothérapie ou les autres traitements anti-cancéreux.

L’APA permet notamment de :

  • Diminuer les nausées et certains effets secondaires.
  • Maintenir la masse musculaire et la force.
  • Prévenir l’ostéoporose ou les problèmes articulaires liés à certains traitements.

Moteur pour le bien-être physique, l’APA agit également comme un puissant vecteur de bien-être mental :

  • Réduction de l’anxiété et de la dépression.
  • Amélioration de l’image corporelle et de l’estime de soi.
  • Lutte contre l’isolement en favorisant les échanges lors des séances collectives.

Le Dr Caroline Fonsegrive, oncologue au Centre Hospitalier du Mans constate :

« On peut noter parmi les bienfaits prouvés scientifiquement, une diminution de la fatigue, une amélioration de la qualité de vie, du moral, du sommeil, et la diminution de l’anxiété de nos patients. Cela permet également de diminuer la désadaptation à l’effort que l’on peut observer lorsque les patients sont inactifs. »

Anaëlle Papin la rejoint : « Nous observons une diminution des douleurs, une amélioration du bien-être, du moral, de la qualité de vie, le développement du lien social, l’augmentation de la force musculaire globale, et surtout, l’appétence pour l’activité physique ».

Pour certains cancers, la pratique régulière d’une activité physique après les traitements est associée à une diminution du risque de récidive. L’APA est donc un moyen concret de devenir acteur de sa santé sur le long terme.

Démarrer son programme d’APA

L’activité physique adaptée est obligatoirement soumise à prescription médicale, délivrée par le médecin traitant ou l’oncologue à la suite d’un bilan complet.

« La prescription d’APA est abordée avec le patient, qu’il soit en cours de traitement spécifique (chimiothérapie ou autre) ou en phase de surveillance. Elle est réalisée de façon personnalisée au cours d’une évaluation multidisciplinaire (avec l’enseignante APA, l’examen de calorimétrie, des consultations diététicienne et médicale avec bilan biologique et électrocardiogramme). » Dr Caroline Fonsegrive.

À l’issue de cette évaluation médicale, l’enseignante APA réalisera un premier bilan pour évaluer les capacités du patient et lui concevoir un programme adapté. Les séances peuvent être individuelles ou collectives ; à l’hôpital ou en ville, en activité libérale. L’équipe du CH Le Mans propose des séances de groupe sur le Centre de Cancérologie de la Sarthe.

Bouger au quotidien, ça compte

L’activité physique ne se limite pas aux séances d’APA. Intégrer plus de mouvement dans son quotidien (jardinage, marche pour les courses, monter les escaliers) compte aussi énormément pour la santé. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre équipe soignante.

Démarche sur prescription médicale et selon certains critères. Parlez-en à votre équipe soignante.

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