Le diabète est une maladie chronique qui touche des millions de personnes à travers le monde et plus de 4 millions en France. Si l’on pense souvent à la gestion de la glycémie, aux injections d’insuline ou aux risques cardiovasculaires, il est une complication que l’on a tendance à reléguer au second plan : le pied diabétique.
Il s’agit pourtant d’un enjeu de santé publique majeur qui, si l’on n’y prête pas attention, peut avoir de graves conséquences. À l’occasion de la Journée mondiale du diabète du 14 novembre dernier, l’équipe de diabétologie du Centre Hospitalier du Mans a présenté cet aspect souvent négligé de la maladie.
Les principaux types de diabète : des causes distinctes
Le diabète se caractérise par une hyperglycémie chronique, c’est-à-dire un excès de sucre (glucose) dans le sang. Normalement l’insuline, hormone produite par le pancréas, a un rôle de régulation.
Un patient souffrant d’un diabète de type 1 ne fabrique plus d’insuline. Il apparaît souvent chez l’enfant ou l’adolescent et concerne environ 6% des personnes diabétiques. Dans le cas d’un diabète de type 2, l’organisme produit de l’insuline, mais les cellules y deviennent progressivement résistantes. Il est fortement lié au mode de vie (sédentarité, surpoids, mauvaise alimentation) et à des facteurs génétiques. Il représente plus de 90% des cas de diabète et sa progression est la plus forte à l’échelle mondiale.
La conséquence reste la même pour les deux types de diabète : l’excès de glucose endommage progressivement les vaisseaux sanguins et les nerfs de tout le corps. Ces complications lorsqu’elles atteignent les nerfs et vaisseaux des membres inférieurs, peuvent engendrer de graves répercussions.
Le pied diabétique : une complication à ne pas négliger
Le pied diabétique est une zone à haut risque de dégradation physique en raison de deux mécanismes principaux :
- La neuropathie diabétique : la diminution, voire la perte, de sensibilité empêche le patient de ressentir la douleur. Ainsi, une plaie, une coupure ou un frottement, même grave, peut passer inaperçu.
- L’artériopathie : une mauvaise irrigation sanguine des pieds compromet la capacité naturelle du corps à se défendre contre les infections et à cicatriser correctement.
Un retard dans le diagnostic et le traitement d’une plaie de pied a des conséquences lourdes pour le patient :
- Aggravation de la lésion : une simple blessure peut évoluer vers un ulcère chronique et une infection qui peut se généraliser.
- Impact sur la qualité de vie : handicap majeur pour la marche, limitant l’autonomie du patient.
- Impact sur les soins : hospitalisations prolongées, alors qu’une détection précoce aurait permis une prise en charge plus légère, souvent en ambulatoire.
- Risque d’amputation du membre inférieur : c’est le risque majeur existant allant, plus rarement, jusqu’au risque de mortalité.
Prévention des plaies de pieds par la sensibilisation des patients
La prévention est un axe stratégique majeur pour éviter les lésions irréversibles des membres inférieurs. Plusieurs actions sont menées par notre équipe de diabétologie auprès des patients diabétiques :
- Séances d’éducation thérapeutique.
- Conseils pour une bonne surveillance quotidienne de ses pieds, une hygiène rigoureuse et un chaussage adapté pour limiter le risque d’apparition de nouvelles plaies.
- Formation du patient à la conduite rapide à tenir en cas de nouvelle lésion.
Une filière de soins dédiée rapide et coordonnée
Afin de pallier les risques d’aggravation des plaies diabétiques, notre équipe de diabétologie a mis en place une filière de prise en charge rapide, aux enjeux multiples :
- Réduire les amputations
- Coordonner les soins entre toutes les spécialités impliquées.
- Garantir un délai de prise en charge optimal.
- Assurer un accompagnement individualisé et réduire le délai de cicatrisation.
Toute plaie du pied chez un patient diabétique est une situation d’alerte justifiant une consultation médicale immédiate auprès de votre médecin généraliste, votre spécialiste ou aux urgences selon le cas. L’équipe médicale choisira le mode de prise en soins le plus adapté en fonction de l’examen clinique du patient. Un avis médical ou une mesure d’hospitalisation sont proposés sous 48h et 72h, avec effet immédiat ou sous 7 à 10 jours.
L’activité de la filière est coordonnée par le Dr Maria Marengo et le Dr Céline Ballot et soutenue par l’ensemble des médecins de l’équipe. Ils collaborent étroitement avec d’autres spécialistes du centre hospitalier (dermatologues, infectiologues, chirurgiens orthopédiques et vasculaires, bactériologistes) et avec une équipe soignante dédiée (infirmières du service, infirmières en pratique avancée, pédicure-podologue).
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Service de diabétologie-endocrinologie
02 44 71 07 50
Du lundi au vendredi, de 9h à 12h30 et 13h30 à 17h.