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Publication scientifique – Réanimation
Recherche clinique sur l’extubation en réanimation : les résultats de l’étude Ambroisie, à fort impact sur la prise en charge des patients, publiés dans une revue scientifique internationale.
Le projet de recherche Ambroisie avait pour objectif d’étudier l’intérêt de la mise à jeun des patients de réanimation avant l’extubation, une pratique largement répandue et très impactante pour les patients et les équipes.
Les résultats de cette étude inédite viennent d’être publiés dans la revue internationale « Lancet Respiratory Medecine », très réputée. S’en suivra un impact immédiat sur la prise en charge des patients hospitalisés en réanimation, en Europe et plus largement au niveau international.
L’histoire du projet
Le projet Ambroisie est né en 2015 au cours de la rédaction d’un mémoire d’études de trois internes en médecine intensive et réanimation : Dr Landais (CH Le Mans), Dr Nay (CHR Orléans) et Dr Auchabie (CH Cholet), encadrés par le professeur Ehrmann (CHRU de Tours) avec l’appui méthodologique du centre d’investigation clinique du CHRU de Tours.
En 2016, le projet de recherche obtient un financement du programme hospitalier de recherche clinique interrégionale (PHRC-I), porté par le ministère de la Santé.
L’étude clinique, lancée en 2018, est portée par le Dr Landais, médecin-réanimateur au Centre hospitalier du Mans, ainsi que le Pr Ehrmann, professeur en médecine intensive réanimation à Tours, et en collaboration avec les centres hospitalier d’Orléans (Dr NAY) et de Cholet (Dr Auchabie). Cette étude bénéficie du soutien du groupement des Hôpitaux universitaires du Grand-Ouest (GCS HUGO) et des réseaux de recherche clinique REVA et CRICS-Triggersep (labellisé F-CRIN).
Pendant 2 ans, 1 200 patients de 22 services de réanimation tant universitaires qu’extra-universitaires localisés pour plus de 80% d’entre eux dans le Grand-Ouest (GCS HUGO), ont pris part à ce projet, dont les conclusions auront un impact majeur sur la prise en charge des patients au niveau international.
Le contexte scientifique de l’étude
L’extubation est une période critique en réanimation avec un risque d’échec (réintubation) de 15%. On observe une association forte entre l’échec de l’extubation et la survenue d’une pneumonie nosocomiale. L’un des facteurs d’aggravation envisagé étant le risque de vomissement du patient. Ainsi, de nombreux praticiens imposent une période de jeûne aux patients avant l’extubation. Cette pratique n’a jamais été évaluée jusqu’ici.
Le jeûne avant extubation, en plus de la charge en soins paramédicaux qu’il induit, pourrait constituer une complexification inutile de la prise en charge des patients.
L’hypothèse du projet Ambroisie est qu’une stratégie visant à ne pas imposer de jeûne aux patients avant leur extubation pourrait constituer une alternative simple et non dangereuse pour les patients.
Les conclusions de l’étude et retombées attendues
L’hypothèse de travail a été confirmée par l’étude : la mise à jeun des patients en réanimation n’est pas nécessaire avant l’extubation. En effet, les résultats ne montrent pas plus de réintubation ou de pneumonie dans les 7 jours dans le groupe poursuivant la nutrition.
Les résultats de cette étude auront un impact immédiat sur la simplification de la prise en charge d’un très grand nombre de patients de réanimation : il ne sera plus nécessaire d’imposer un jeûne avant l’extubation.
D’autres bénéfices sont également observés : en particulier l’étude montre que les patients sont extubés plus rapidement leur permettant de reprendre une respiration autonome et sortent de réanimation plus rapidement lorsqu’ils ne sont pas mis à jeun. L’étude montre également une baisse de la mortalité dans le groupe poursuite de la nutrition.
« C’est un changement de pratique sur la gestion de la nutrition avant extubation. Cette étude casse les certitudes qu’on avait depuis des années. Elle permet aussi de réfléchir à d’autres projets pour le futur » – Dr Landais
La recherche au Centre hospitalier du Mans
« L’activité de recherche clinique tient une place importante au sein du service de Réanimation car on sait que c’est un gage d’amélioration des pratiques et des soins au quotidien pour les malades, notre priorité. C’est aussi un levier de motivation et d’attractivité pour les médecins et soignants. Cette activité concerne toute l’équipe médicale et paramédicale. Le service participe à ce qui se fait de mieux en projets de recherche clinique française et maintenant coordonne des projets d’envergure nationale, il est un membre actif du réseau de recherche clinique européen CRICS-TriggerSEP. » – Professeur Christophe Guitton, chef du service de Médecine intensive du Centre hospitalier du Mans.
Le Centre hospitalier du Mans fait partie du top 3 des centres hospitaliers (hors CHU) ayant la plus forte activité de recherche clinique en France et est n°1 en terme de recherche industrielle (hors CHU).
Le CH Le Mans est par ailleurs membre associé du groupement des Hôpitaux Universitaires du Grand Ouest (GCS HUGO) depuis 2016, véritable reconnaissance de sa forte implication en recherche clinique.